UNE ANNEE PARTICULIERE QUI S’ACHEVE

L'année 2020 touche à sa fin, une année particulière durant laquelle le coronavirus Sras-2 a bouleversé les quotidiens, tant sur le plan personnel que professionnel.

« Vingt fois sur le métier, remettez votre ouvrage ». Cette expression n’aura jamais autant pris sens qu’en cette année 2020. Les protocoles sanitaires se sont succédés, les textes réglementaires se sont enchaînés, ordonnances notamment, avec cette particularité d’être d’application immédiate.

A ce sujet, alors que 25 ordonnances venaient d’être adoptées le matin même, Edouard Philippe indiquait le 25 mars 2020 : « Le nombre est historique - il faut remonter à 1958 pour trouver un précédent équivalent : c'est bien le signe que l'urgence dicte sa loi. ». Et  force est de constater que ce foisonnement réglementaire s’est poursuivi tout au long de l’année, avec des pics avant et après les deux confinements et également au moment de la rentrée de septembre.

La fonction publique a donc dû s’adapter en permanence aux évolutions sanitaires et réglementaires pour parvenir à maintenir sa promesse de service publique.

L’organisation du travail en a été fortement impactée, la prévention des risques professionnels questionnée Les établissements publics et hospitaliers se sont largement mobilisés pour concilier au mieux les contraintes sanitaires et réglementaires, sur fond de continuité du service publique, de questionnements et d’inquiétudes des agents. Leur rapport au travail a été bousculé, revisité.

Toutefois, selon une enquête menée par IPSOS à la mi-novembre[1], les agents publics tireraient un bilan positif des deux confinements et du télétravail découvert « à marche forcée ». En dépit d’outils digitaux encore inadaptés parfois, les agents sont une majorité à estimer que le travail à distance leur permet de gagner du temps.

Dans la fonction publique, plutôt en retard sur ce sujet, « la moitié des agents publics ont été amenés à travailler à distance pendant les confinements ». C'est donc un bond de géant qui a été fait en quelques mois puisque, toujours selon cette étude, seuls 13% des fonctionnaires avaient recours au télétravail avant la crise sanitaire. L’étude poursuit d’ailleurs en indiquant que « les trois quarts des agents publics (75%) affirment leur volonté de pouvoir choisir de télétravailler quand ils le souhaitent, dont 58% au moins un jour par semaine ». L’année 2021 pourrait donc être l’année de la pérennisation de ce télétravail qui a si longtemps cherché son essor ; avec e recours aux outils digitaux, qui devront ainsi être développés.

Attention toutefois, ces éléments optimistes ne doivent pas occulter plusieurs études tirant la sonnette d’alarme quant à l’état psychologique des travailleurs.

Dans sa dernière lettre d’information de décembre 2020 par exemple, l’INRS[2] indique : « Depuis le 1er confinement, l’isolement au travail et la charge de travail ont joué un rôle dans la hausse des consommations de substances psychoactives. C’est ce qui ressort d’une enquête réalisée en septembre 2020 auprès de 4 000 salariés et agents publics, et publiée par la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDECA) et ses partenaires (ANSES[3], ANACT[4], INRS etc.). Parmi les répondants qui déclarent consommer davantage de substances psychoactives, 75 % estiment que c’est en raison de leurs conditions de travail. »

C’est donc avec l’ensemble de ces éléments qu’il faudra composer en 2021. Veiller au bien-être de tous les agents en relevant le challenge de maintenir un lien social et managérial de proximité pour des agents qui travailleront peut-être de plus en plus à distance.