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Arrêt de la cour de cassation: Faits de harcèlement
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Le présent arrêt rendu par la Cour de cassation le 14 février 2024 (Cass. soc., 14 févr. 2024, n° 22-14.385), indique que tout supérieur qui pratique un mode de gestion inapproprié de nature à impressionner et nuire à la santé de ses subordonnés commet une faute grave. 

Cette affaire commence par le licenciement pour faute grave d’une salariée, engagée en qualité de directrice d’un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes. Pour motiver cette mesure, l’employeur reproche à l’intéressée des méthodes de gestion du personnel constitutives d’un harcèlement moral de plusieurs salariés de l’établissement.

Pour la Cour cassation, « la pratique par la salariée d'un mode de gestion inapproprié de nature à impressionner et nuire à la santé de ses subordonnés » était de nature à caractériser un comportement rendant impossible son maintien dans l'entreprise. En clair, la salariée avait bien commis une faute grave.

Notons que même s’il n’y a pas eu de harcèlement, l’employeur peut être condamné pour violation de son obligation de prévention des RPS (Cass. soc., 6 déc. 2017, n° 16-10.891). 

En synthèse, cet arrêt stipule que « un comportement se manifestant par des critiques, des moqueries, de la violence verbale et physique, une déstabilisation dans les relations professionnelles et une forme de manipulation allant au-delà de simples plaisanteries entre collègues » et d’avoir une attitude ambivalente « source de souffrance au travail » justifie, malgré l'ancienneté et l'absence d'antécédents disciplinaires, un licenciement pour faute grave.